21 janvier 2006
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15:34
J'ai modifié ce récit, et je crois qu'il est plus agréable ainsi,. En fait mon propos était bien de vous expliquer pourquoi j'aime tant le violet. Je n'avais pas voulu de vous raconter "mes souvenirs de guerre" !!!
QUEL EST LE SENS PROFOND DES COULEURS ?
J'avoue "je n'en sais rien"
Pour moi,Le jaune est solaire, c'est la couleur du "lion" en Astrologie et le complément du violet,
comme le vert d'ailleurs, qui fait penser au printemps, annonce le renouveau. Il est gai, suivant les nuances, ainsi le vert sapin est triste comme la forêt de "Pelléas et Mélisande"
le rouge est irritant, je ne le supporte pas, j'ai envie de fermer les yeux pour ne pas le voir, par contre s'il devient prune écrasée ou s'il dérape vers le rose indien, donc s'allie au violet, il trouve grâce à mes yeux.
Le bleu, lui, je ne le conçois que mélangé peu ou prou à du mauve.
Ainsi je ne comprends les couleurs que par rapport au violet.
Quelle en est la raison? Pourquoi est-il devenu ma couleur ?
Pendant des années j'ai aimé le violet sans le savoir, et puis sans savoir pourquoi. Je recherchais toujours cette couleur, mais du violet on n'en trouvait pas, sauf du mauve pour grand-mère.
Il a fallu les années 70 l'arrivée du babacool et des vêtements fabriqués aux Indes pour que je commence à acheter du violet, de plus en plus, toutes la gamme des violets du" prune écrasé" au mauve bleu.
Je me suis surprise plus d'une fois arrêtée devant une vitrine exposant des objets ou vêtements violets, même si la nuance ou la coupe ne m'intéressaient pas, avec au fond de moi un petit "friseli" d'émotion. Puis je m'éloignais, étonnée de me trouver là .
Il a fallu des années, au moment de la vie où les souvenirs vous rattrapent, où on se les raconte, les analyse, pour qu'enfin ressurgisse dans ma mémoire le corsage violet de maman.
Nous sommes le 26 Mai 1944, juliette est à l'école. Vers 10h15, les sirènes retentissent. On regroupe les enfants et la Directrice décide de les emmener au "Jardin des Plantes" nom bien prétentieux pour un ancuen terril herbeux, planté de quelques arbres.
On les fait monter assez haut et s'asseoir sur le sol. Cette situation insolite les angoisse .
On entend au loin des moteurs d'avion, les jeunes filles murmurent, certaines veulent se lever, courir. les maitresses les obligent à se coucher. Les avions s'approchent, ils sont haut dans le ciel .
La vague d'avions fait un bruit effrayant, comme une immense tôle qu'on agiterait, suivent les éclatements des bombes. Pour l'instant elles sont encore loin. Celles qui habitent dans le quartier de la gare se regardent avec frayeur.
Ils sont repartis, les nerfs tendus on attend, ils reviennent toujours avec ce bruit effrayant de tole. De nouveau les bombes, un peu plus près maintenant. Il y aura cinq vagues consécutives, Juliette de désespor,arrache l'herbe sous ses mains, d'un geste machinal.
Elle pense à sa mère, papa est au bureau à l'Hotel de Ville, sa soeur travaille dans le centre. Seule maman dans leur maison au dessus de la gare, à côté de l'église St François ets vraiment en danger.
La dernière vague de bombes tombe si près qu'elles en sentent le souffle sur les jambes. Des gamines effrayées veulent s'enfuir.
Puis le silence, les nerfs se détendent, les sirènes de fin d'alerte retentissent.
Elles voudraient toutes rentrer chez elles, mais l'ordre est de les ramener à l'école, et seulement
alors on les libère.
Elle court la petite Juliette, elle court jusqu'à la maison et elle voit l'église effondrée, les immeubles éventrés, les magasins détruits. Leur maison est intacte. Elle se précipite , "Maman! Maman!" Elle n'est pas là.
Dehors elle retrouve son père, sa soeur, tout le monde a le visage tendu, soucieux : "On ne sait pas où est maman". Alors on attend.
La grande soeur est allée à la morgue improvisée voir si maman...Papa se met en colère "ce n'est pas à toi à faire ça" . Réaction instinctive : Il a si peur que maman s'y trouve ! Il s'est mis en relation avec les hopitaux, il sera tout de suite prévenu Devant l'angoisse qu'il lit sur le visage de Juliette, il la prend par la main "Viens m'amie, on va la retrouver ta maman" Cette tendresse dans sa voix trouble la petite fille, papa est un homme rude, parlant peu. Elle en a toujours eu peur.
Ils savent où elle devait se réfugier en cas de bombardement : Dans le "Jardin des Plantes."
Ils montent tous les deux, la main dans la main, ce contact rassure Juliette. Ils croisent un camion découvert où des femmes en fichu et tenue de travail sont entassées debout, le regard hagard, le visage et les mains criblés de marques noires. Papa dit "ce sont des éclats d'obus"
Ils montent encore. De chaque côté des murs effondrés, des maisons éventrées, des corps étendus . Ils parviennent enfin dans le "Jardin des Plantes", partout des trous d'obus, des corps inertes, Juliette sait sans le savoir vraiment qu'ils sont morts. Mais toute à la quète de sa mère, elle ne s'émeut pas
Ils ont fait tout le tour du Jardin, brusquement, une femme étendue au bord d'un trou de bombe est à vingt mêttres d'eux, elle ressemble à maman, de dos: ils s'arrêtent "Tu crois que c'est elle," Juliette répond d'une voix assurée, "non, celle-là a un corsage vert, maman ce matin avait un corsage violet". Papa préfère de la croire, ils repartent.
A la maison, maman n'est toujours pas rentrée, L'après-midi avance, Papa discute avec les agents, et Juliette court à droite à gauche, saute sur un pied, sur l'autre.
On a fait mettre des cordons de policiers pour éviter les voyeurs et les pillages.
Brusquement, entre deux agents en costume sombre apparaissent le corsage violet et le visage de maman.
La petite fille hurle "papa, papa, la voilà" et elle se précipite dans les bras de sa mère, qui la serre contre elle "tu es là ma petite fille, j'ai eu si peur pour toi", en même temps elle a un visage de colère, elle invective son mari "Ah! tes agents, tu m'en reparleras, ils ne voulaient pas me laisser passer, j'avais beau leur dire "je suis la femme du Commissaire Beaudroit !". Pauvre maman, les cheveux dépeignés, sans chapeau, les vêtements tachés de terre, en "tenue du matin", elle n'avait pas l'aspect d'une femme de Commissaire !
Papa la calme comme il peut, mais toute la terreur accumulées pendant le bombardement, pendant sa fuite devant les bombes, qui semblaient la poursuivre, éclatant chaque fois où elle s'était couchée précédemment , l'a teriblement éprouvée?
Juliette est maintenant silencieuse, le bonheur a laissé la place à l'hébétude.
Sa soeur est partie à la recherche de son amie, papa est retourné à l'Hotel de Ville, elle suit sa mère pas à pas au travers de la maison, rien ou presque n'a été abimé, une armoire a basculé sur le lit, quelques objets sont tombés, si près de l'Eglise St François éventrée, c'est étonnant. Dehors un nuage de poussière tombe lentement.
QUEL EST LE SENS PROFOND DES COULEURS ?
J'avoue "je n'en sais rien"
Pour moi,Le jaune est solaire, c'est la couleur du "lion" en Astrologie et le complément du violet,
comme le vert d'ailleurs, qui fait penser au printemps, annonce le renouveau. Il est gai, suivant les nuances, ainsi le vert sapin est triste comme la forêt de "Pelléas et Mélisande"
le rouge est irritant, je ne le supporte pas, j'ai envie de fermer les yeux pour ne pas le voir, par contre s'il devient prune écrasée ou s'il dérape vers le rose indien, donc s'allie au violet, il trouve grâce à mes yeux.
Le bleu, lui, je ne le conçois que mélangé peu ou prou à du mauve.
Ainsi je ne comprends les couleurs que par rapport au violet.
Quelle en est la raison? Pourquoi est-il devenu ma couleur ?
Pendant des années j'ai aimé le violet sans le savoir, et puis sans savoir pourquoi. Je recherchais toujours cette couleur, mais du violet on n'en trouvait pas, sauf du mauve pour grand-mère.
Il a fallu les années 70 l'arrivée du babacool et des vêtements fabriqués aux Indes pour que je commence à acheter du violet, de plus en plus, toutes la gamme des violets du" prune écrasé" au mauve bleu.
Je me suis surprise plus d'une fois arrêtée devant une vitrine exposant des objets ou vêtements violets, même si la nuance ou la coupe ne m'intéressaient pas, avec au fond de moi un petit "friseli" d'émotion. Puis je m'éloignais, étonnée de me trouver là .
Il a fallu des années, au moment de la vie où les souvenirs vous rattrapent, où on se les raconte, les analyse, pour qu'enfin ressurgisse dans ma mémoire le corsage violet de maman.
Nous sommes le 26 Mai 1944, juliette est à l'école. Vers 10h15, les sirènes retentissent. On regroupe les enfants et la Directrice décide de les emmener au "Jardin des Plantes" nom bien prétentieux pour un ancuen terril herbeux, planté de quelques arbres.
On les fait monter assez haut et s'asseoir sur le sol. Cette situation insolite les angoisse .
On entend au loin des moteurs d'avion, les jeunes filles murmurent, certaines veulent se lever, courir. les maitresses les obligent à se coucher. Les avions s'approchent, ils sont haut dans le ciel .
La vague d'avions fait un bruit effrayant, comme une immense tôle qu'on agiterait, suivent les éclatements des bombes. Pour l'instant elles sont encore loin. Celles qui habitent dans le quartier de la gare se regardent avec frayeur.
Ils sont repartis, les nerfs tendus on attend, ils reviennent toujours avec ce bruit effrayant de tole. De nouveau les bombes, un peu plus près maintenant. Il y aura cinq vagues consécutives, Juliette de désespor,arrache l'herbe sous ses mains, d'un geste machinal.
Elle pense à sa mère, papa est au bureau à l'Hotel de Ville, sa soeur travaille dans le centre. Seule maman dans leur maison au dessus de la gare, à côté de l'église St François ets vraiment en danger.
La dernière vague de bombes tombe si près qu'elles en sentent le souffle sur les jambes. Des gamines effrayées veulent s'enfuir.
Puis le silence, les nerfs se détendent, les sirènes de fin d'alerte retentissent.
Elles voudraient toutes rentrer chez elles, mais l'ordre est de les ramener à l'école, et seulement
alors on les libère.
Elle court la petite Juliette, elle court jusqu'à la maison et elle voit l'église effondrée, les immeubles éventrés, les magasins détruits. Leur maison est intacte. Elle se précipite , "Maman! Maman!" Elle n'est pas là.
Dehors elle retrouve son père, sa soeur, tout le monde a le visage tendu, soucieux : "On ne sait pas où est maman". Alors on attend.
La grande soeur est allée à la morgue improvisée voir si maman...Papa se met en colère "ce n'est pas à toi à faire ça" . Réaction instinctive : Il a si peur que maman s'y trouve ! Il s'est mis en relation avec les hopitaux, il sera tout de suite prévenu Devant l'angoisse qu'il lit sur le visage de Juliette, il la prend par la main "Viens m'amie, on va la retrouver ta maman" Cette tendresse dans sa voix trouble la petite fille, papa est un homme rude, parlant peu. Elle en a toujours eu peur.
Ils savent où elle devait se réfugier en cas de bombardement : Dans le "Jardin des Plantes."
Ils montent tous les deux, la main dans la main, ce contact rassure Juliette. Ils croisent un camion découvert où des femmes en fichu et tenue de travail sont entassées debout, le regard hagard, le visage et les mains criblés de marques noires. Papa dit "ce sont des éclats d'obus"
Ils montent encore. De chaque côté des murs effondrés, des maisons éventrées, des corps étendus . Ils parviennent enfin dans le "Jardin des Plantes", partout des trous d'obus, des corps inertes, Juliette sait sans le savoir vraiment qu'ils sont morts. Mais toute à la quète de sa mère, elle ne s'émeut pas
Ils ont fait tout le tour du Jardin, brusquement, une femme étendue au bord d'un trou de bombe est à vingt mêttres d'eux, elle ressemble à maman, de dos: ils s'arrêtent "Tu crois que c'est elle," Juliette répond d'une voix assurée, "non, celle-là a un corsage vert, maman ce matin avait un corsage violet". Papa préfère de la croire, ils repartent.
A la maison, maman n'est toujours pas rentrée, L'après-midi avance, Papa discute avec les agents, et Juliette court à droite à gauche, saute sur un pied, sur l'autre.
On a fait mettre des cordons de policiers pour éviter les voyeurs et les pillages.
Brusquement, entre deux agents en costume sombre apparaissent le corsage violet et le visage de maman.
La petite fille hurle "papa, papa, la voilà" et elle se précipite dans les bras de sa mère, qui la serre contre elle "tu es là ma petite fille, j'ai eu si peur pour toi", en même temps elle a un visage de colère, elle invective son mari "Ah! tes agents, tu m'en reparleras, ils ne voulaient pas me laisser passer, j'avais beau leur dire "je suis la femme du Commissaire Beaudroit !". Pauvre maman, les cheveux dépeignés, sans chapeau, les vêtements tachés de terre, en "tenue du matin", elle n'avait pas l'aspect d'une femme de Commissaire !
Papa la calme comme il peut, mais toute la terreur accumulées pendant le bombardement, pendant sa fuite devant les bombes, qui semblaient la poursuivre, éclatant chaque fois où elle s'était couchée précédemment , l'a teriblement éprouvée?
Juliette est maintenant silencieuse, le bonheur a laissé la place à l'hébétude.
Sa soeur est partie à la recherche de son amie, papa est retourné à l'Hotel de Ville, elle suit sa mère pas à pas au travers de la maison, rien ou presque n'a été abimé, une armoire a basculé sur le lit, quelques objets sont tombés, si près de l'Eglise St François éventrée, c'est étonnant. Dehors un nuage de poussière tombe lentement.