24 août 2005
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JE SUIS DEVENUE PEINTRE
Ce besoin de dessiner n'a fait que s'imposer au cours des années, peut-être en raison d'une enfance solitaire. Le mariage, les enfants, le travail n'ont fait que retarder l'éclosion de ce qui est devenu un besoin de dire, de crier, de répéter la plainte de Mélisande "je ne suis pas heureuse"
. Une grande timidité une difficulté à dire mes sentiments, un besoin d'être seule, ont entretenu ma passion pour toutes les formes d'expression plastique : dessin, peinture, tapisserie,
et littéraire : récits, poésie.
J'ai été tout de suite encouragée par la première galerie dont j'ai osé pousser la porte. Pourtant à l'époque je me cherchais beaucoup, passant du paysage à un certain lyrisme, de la peinture à la tapisserie. J'ai aussi créé des poupées, avec marque déposé : "les poupées merveilleuses de Juliette Beaudroit. J'en ai beaucoup vendues, cela m'a permis pendant quelques années de financer mes toiles"
J'ai rencontré alors une animatrice passionnée de la jeune peinture lyonnaise : Rosa Gimbert du Villars et enfin et surtou mon chemin a croisé celui d'un grand critique d'art lyonnais : René Déroudille.
Et aussi, Jean-jacques Lerrand, autre critique très connu à Lyon et Paris.
.C'est grâce à eux que malgré les doutes et les "désespoirs" inévitables qui jalonnent la route d'une artiste que j'ai pu continuer.La Galerie "l'Oeil Ecoute", l'une des meilleurs galeries lyonnaises m'a ouvert ses portes et celles du succès. Puis, après sa disparition j'ai été accueillie par la galerie MALAVAL, autre galerie Lyonnaise réputée, fermée elle aussi maintenant.
J'ai trouvé mon expression au travers des femmes et du drame de ma vie : la disparition de l'une de mes filles après des années de souffrances. En peinture, J'ai murmuré son histoire, la mienne si dépendante.
Ma technique actuelle, que j'ai mise au point petit à petit, est inspirée par l'admiration que je porte aux fresques romaines. Elles nous proposent un passé vivant mais voilé par l'usure du temps, un
outre-monde que l'on ne peut plus atteindre, espérant y être un jour admise pour retrouver cet être perdu dont je recrée sans cesse le visage avec plus ou moins de bonheur.
Juliette Beaudroit, dite Jubelle