5 juillet 2006
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LE VOL DE LINDBERG
du 24 Juin au 4 Juillet 2006
Musique de KURT WEIL, livret de Berthold BRECHT
“Pièce didactique radiophonique”
Un reportage en quinze étapes du premier vol de Lindbergh au-dessus de l’Atlantique, ses luttes contre le brouillard et la neige, ses pensées, son arrivée. C’est un combat de l’homme contre la nature et contre lui-même, le récit d’une conquête, celle de l’espace aérien et “celle d’un nouveau savoir arraché au domaine de l’ignorance”
Une oeuvre rare, une musique qui se souvient de Bach et Haendel, d’un style pur et dépouilé.
Le rideau se lève. Une rangée de choristes, hommes et femmes, assis sur le devant de la scène. Ils se lèveront par groupe pour décrire les quinze moments de la traversée.
Ils sont habillés de gris et d'un rose grisé pour les femmes, robe mode 1920.
Lindberg, grand, habillé d'une tenue d'aviateur de l’époque, beige, avec le “casque”.Le fond est très sombre.
Il monte dans ce qui est sensé être l'avant d'un avion avec hélice.
Au fur et à mesure de la "traversée", l'avion se déplace de la gauche vers la droite. Derrière sont projetés une carte de l'Amérique,, puis de l'Europe, un point rouge signale la position de l’avion.
Les quatre moments dramatiques principaux sont la tempête sur l'océan, l'orage, magnifiquement rendu, puis le sommeil, et l’arrivée triomphale au Bourget. Ils sont figuréz par des projections très saisissantes , surtout celle de l'orage.
Le récitant d’une voix métallique de speaker de l’époque, décrit le vol, en quinze “stations” .
Le tout accompagné, suivi, soutenu par la musique de Kurt Weil, très caractéristiques par sa violence et ses dissonances.
“Mille ans durant rien qui ne chût
Du haut vers le bas hormis l’oiseau.
Aucune pierre, si antique soit-elle
Ne porte témoignage d’un homme
Qui ait volé à travers l’espace.
Mais nous nous sommes élevés.
Vers la fin du deuxième millénaire
De notre ère S’est élevée notre naïveté d’acier,
Montrant ce qu’il est possible de faire
Sans nous laisser oublier
Ce qui n’est pas encore atteint:
C’est ce à quoi ce rapport est dédié. “
A noter : le texte est en allemand, langue maternelle de Brecht, qui rappelle sinistrement l’engagement le Lindberg auprès des nazis.
A partir de 1950, l’Opéra (datant de 1929) a été titré “Vol au dessus de l’océan”, pour cette raison.
LES SEPT PÉCHÉS CAPITAUX
“Anna I et Anna II, sœurs jumelles, voyagent dans les grandes villes des Etats-Unis pour gagner l'argent nécessaire à la construction d'une maison familiale. L'une est pleine de bon sens, l'autre brûle sa vie. Dans leur parcours urbain, en sept étapes, sept péchés, on apprend que le vice peût-être vertu et la vertu vice”.
Décor très différent du précédent : sur un fond sombre quatre chanteurs (en pantalon court bavarois) sont installé sur une tribune: deux ténor, un baryton, une basse.
Sur le sol des tissus rouge, noir, blanc.
Mis en scène par Maguy Marin, défilent les sept péchés capitaux, chanté par Anna I (Cathy Polo, soprano), interprèté par une danseuse.(Maguy Marin) et quatre danseurs.
La chorégraphie, violente, débridée, colorée happe le spectateur.
Ici est posé le thème de la géméllité et de la dualité, fréquente dans l’oeuvre de Berthold Brecht.
Anna I le sens pratique, Anna II a du charme mais est un peu folle et subvertit la signification des péchés capitaux.
Le spectacle a été applaudi debout (ce qui est rare à Lyon) il faut dire que nombre de spectateurs étaient allemands).